« À 30 ans et 4 ans de barreau, je peux enfin arrêter de me vieillir ! »


Paris, le 1er décembre 2023. Rachel-Flore Pardo au cabinet Oplus.

« Où est-ce que j’ai grandi ? Ici ! » Elle montre le mur derrière son bureau, couvert jusqu’au plafond d’étagères bien agencées. Rachel-Flore Pardo est presque née dans un cabinet d’avocat. Sa chambre d’enfant était là, derrière ce mur qui séparait le logement familial des locaux d’exercice de ses parents, tous les deux avocats. Plus de traces de jouets dans ce grand appartement cossu du XVIIᵉ arrondissement de Paris, aujourd’hui entièrement réservé au cabinet Oplus, cofondé par son père, Olivier Pardo, ténor du barreau. Mais dans le discours et le regard de la jeune avocate installée derrière ses piles de dossiers, la passion transmise a pris une forme personnelle, où le métier se mêle à l’activisme. « C’est une profession qui peut s’exercer de mille façons différentes, et j’ai la mienne », glisse-t-elle dans un sourire.

Ses fleurs d’anniversaire sont en train de sécher dans un vase, posé au bout du bureau en verre. A tout juste 30 ans, Rachel-Flore Pardo fait figure d’experte sur les questions de cyberharcèlement et de violences sexistes et sexuelles (VSS), au point que l’édition européenne du magazine américain Forbes l’a inscrite en 2022 sur sa liste des trente personnalités de moins de 30 ans mises en avant pour leur impact social. « A 30 ans et quatre ans de barreau, je peux enfin arrêter de me vieillir ! », note l’avocate en riant. Plus de maquillage vieillot, plus d’ambiguïtés volontaires sur son âge et son expérience. « Avec la reconnaissance de Forbes et les affaires importantes que j’ai défendues assez jeune, ça y est, les gens me font davantage confiance, j’ai plus de crédibilité. »

Rachel-Flore fait partie d’une nouvelle génération d’avocats. Une génération connectée, sensible aux enjeux liés au numérique et aux combats féministes. Déterminée à faire bouger le droit et la politique. Les femmes qu’elle accompagne dans le cadre de procès pour cyberviolences ont souvent son âge, ou moins. « On parle le même langage, résume-t-elle. On a une connexion qui est forte, et cette relation que j’entretiens avec mes clientes est centrale dans l’amour que j’ai de mon métier. » Elle donne du sens à son travail, justifie les heures passées à travailler, le soir comme le week-end.

Violences numériques

C’est que celle qui se définit comme activiste et féministe au-delà de son métier d’avocate préparait le grand oral du barreau pendant le mouvement #metoo, en 2017. « Cette actualité faisait écho à ce que j’étais et au sens que je voulais donner à ma vie », remarque Rachel-Flore au souvenir de ses soirées passées à potasser les affaires de violences sexistes et sexuelles. A l’époque, elle se montre déjà engagée, sur ses réseaux sociaux, pour les causes féministes, sur lesquelles elle pose son regard de juriste en formation.

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Catégorie article Politique

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